La Grenat, histoire d'une légende

La Grenat, histoire d'une légende

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Motobecane AV 89, couleur Chaudron, 49 kilogrammes, produite de 1960 à 2002, 50 cm3, 1cv DIN et fiscal, peut-être 70 km/h en descente, ça fait rêver hein ? Alors oui, ce n’est pas la Bugatti Centodieci (dites-le à haute voix pour rire.) de Cristiano Ronaldo et ses 1600 ch, mais c’est tout aussi mythique pour toute une génération de Guadeloupéens, voici son histoire.

Quand on tape bécane sur Google, on a comme résultat la définition de la bécane « bicyclette, cyclomoteur ou moto » (ça c’est pour la culture) on tombe aussi sur un son de Lomepal. Ensuite, on s’intéresse au terme chaudron. Pour les Stéphanois le chaudron signifie match à guichets fermés, football, la couleur verte, pour beaucoup d'Antillais et Guadeloupéens surtout, chaudron est une couleur et devient Grena’, qui perd son T, et peu parfois gagner un accent aigu « en Gréna' »

Celle-ci est bleue, nous n'avions pas de mobylette couleur Grenat sous la main, n'hésitez pas à nous envoyer vos photos ;) . 

Aujourd’hui nous avons tous la climatisation dans nos voitures modernes et la puissance suffisante pour monter les mornes tranquillement, mais à l'époque, en 1960, il y avait les grenats. Premier signe de richesse après avoir pu acquérir une terre et y faire construire une maison, pour beaucoup d'ouvriers elle était un moyen de locomotion peu cher et fiable. En claquette, les pieds nus, en air force one, il suffisait de mettre un petit coup de pédale et plus besoin de marcher sous le soleil chaud avec un chapeau Bakoua et une bouteille de Matouba.

On lui doit énormément à cette motocyclette, aller à la messe, aller au travail, aller chercher les enfants, son monocylindre au bruit métallique, a fait gagner en confort de vie à beaucoup de Guadeloupéens.

Alors pourquoi la Grena ? Ca aurait pu être la Peugeot 103 ou un Solex, mais comme une Ibiza ou une 208, c’était le véhicule à la mode du moment. L'île s’y est attaché au point où elle fait part intégrante du patrimoine, et comment ne pas s’y attacher. Ce n’est pas une foudre de guerre, mais elle fait ce qu’on lui demande sans jamais se plaindre, on se déplace du point A au point B. Elle a aussi apporter un rapport à l'outil nouveau, un véhicule populaire dont on prenait soin car il était irremplaçable.

J’ai écouté le son de Lomepal et j’ai retenu cette phrase : À deux sur ma bécane, on était déjà les rois.
Dès le départ. Il résume tout Antoine (oui, Lomepal s’appelle Antoine, ça aussi c'est pour la culture). À deux ou seul, dans une Guadeloupe où la vie était loin d’être simple, on était les rois sur une Motobecane.

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